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Pour une école de la culture, contre l'inquisition pédagogiste - un blog de Michel Renard
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18 novembre 2008

Ronsard censuré par la Halde... (au secours !)

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le délire du politiquement correct

contre la culture !

Ronsard censuré par la Halde... (au secours !)


Suite à l’appel d’offre lancé par La Halde, l’Université Paul Verlaine-Metz a concocté, pour la modique somme de 38000 euros (merci les contribuables), une étude de 207 pages sur "la place des stéréotypes et des discriminations dans les manuels scolaires".

Le clou, emblématique, du rapport, est ce passage : "certains textes pourraient contenir des stéréotypes. Par exemple, en français, le poème de Ronsard «mignonne allons voir si la rose» est étudié par tous les élèves. Toutefois, ce texte véhicule une image somme toute très négative des seniors. Il serait intéressant de pouvoir mesurer combien de textes proposés aux élèves présentent ce type de stéréotypes, et chercher d’autres textes présentant une image plus positive des seniors pour contrebalancer ces stéréotypes".

novembre 2008

question subsidiaire : quelle est la position de nos syndicats sur ce rapport et, plus généralement, sur le rôle de la Halde ? (Michel Renard, professeur d'histoire)

- sur le rapport de la Halde, lire aussi : François Devoucoux du Buysson, fondateur de l'Observatoire du communautarisme


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qui a écrit le rapport de la Halde

sur "la place des stéréotypes et des discriminations

dans les manuels scolaires" ?

Michel RENARD


Les deux principaux auteurs sont :

- Pascal Tisserant (université Metz) qui est maître de conférence "en psychosociologie" et qui appartient à une "équipe transdisciplinaire sur l'interaction et la cognition" (sic...!!) (je me sens parfois devenir maoïste : rééduquez-moi ces zozos !)

- et Anne-Lorraine Wagner, titulaire d'une maîtrise de psychologie effectuée sous la direction du précédent...

Deux diplômés-incultes qui ont été payés 38 000 euros pour diriger une équipe de sous-incultes... Et la presse s'est jetée la-dessus sans aucune vérification.

Je propose de traduire ces deux-là devant un tribunal pour crimes contre les humanités.

Michel Renard


- télécharger le rapport sur le site de la Halde :
http://www.halde.fr/Etude-sur-les-stereotypes-dans-les,12608.html

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Premier prix de la sottise et de l’inculture

à La Halde
qui veut interdire

l’étude de certains poèmes de Ronsard

Christine TASIN, professeur de Lettres classiques


Donnez chaque année à une officine 11 millions d’euros pour servir d’arbitre et d’avocat aux adeptes du communautarisme, et elle va, d’un coup de baguette magique, remodeler la société idéale à ses yeux en s’attaquant à tout ce qui la gêne.
Alors, évidemment, il est normal que cette "Haute Autorité de Lutte contre les Discriminations et pour l’Égalité" utilise une partie de son pactole pour que des prétentieux incultes et narcissiques, gonflés de vacuité et de statistiques, décident des poèmes de Ronsard qui doivent être étudiés, sans comprendre que la postérité se contrefiche de la discrimination et des stéréotypes. Cela donne envie de faire avaler son dentier au Président de la Halde, Louis Schweitzer !

En effet, suite à l’appel d’offre lancé par La Halde, l’Université Paul Verlaine-Metz a concocté, pour la modique somme de 38000 euros (merci les contribuables), une étude de 207 pages (1) sur "la place des stéréotypes et des discriminations dans les manuels scolaires", à se rouler par terre. Je me suis même prise à espérer, en le lisant, qu’il s’agissait d’un sabotage délibéré, propre à discréditer à jamais La Halde et ses menées tendancieuses, comme le montre la série de Roger Heurtebise dans les numéros 17 à 42 (2) de Riposte Laïque.

Hélas, le sérieux du rapport, noyé dans des références, des chiffres, des considérations sociologiques et psychologiques alliées à la publicité qui en a été faite dans les medias m’ont ramenée à la triste réalité.

Il fallait débourser 38000 euros pour apprendre que les manuels scolaires sont fabriqués par d’affreux misogynes, sexistes, homophobes, handicapophobes, seniorophobes, racistes, colonialistes, mégalomanes, j’en passe et des meilleures, et que nos chers petits y apprennent ce qu’il ne faut pas !

il faudrait refaire l’histoire,

D’abord, on félicitera les auteurs du rapport pour l’art d’enfoncer les portes ouvertes : ils stigmatisent le nombre insuffisant de femmes présentes dans les manuels scolaires, ce qui est forcément discriminant… et s’étonnent d’y trouver moins d’auteures (ah ! cette mode anglo-saxonne de mettre des "e" aux noms en "eur" pour les féminiser, quelle laideur inutile !) que d’auteurs, moins de personnages historiques féminins que masculins, moins de scientifiques femmes que hommes etc.

En gros, pour complaire à ces inconscients incultes il faudrait refaire l’histoire, modifier a posteriori la place des femmes dans la société, ajouter une jupe à Charlemagne, mettre Laetitia Bonaparte sur le trône de France et laisser le petit Napoléon dans ses jupes, prénommer Socrate Xanthippe, du nom de son épouse ou raser la moustache d’Einstein…

Quant au passage sur l’Afrique et les Africains, dont on sait qu’ils ont besoin, ô combien, de l’aide des pays développés, c’est à se tordre : un homme blanc qui tient par la main un petit Africain ? Ce serait un affreux colonialiste, exploiteur, convaincu de la suprématie de la race blanche. Les photos de l’Afrique et du Maghreb en montrent la misère ? Ce serait un scandale et une vision subjective de ce contient. Et comment convaincre le contribuable français qu’il doit mettre la main à la poche pour aider ses frères Africains si l’on ne voit que les limousines et les palais des dictateurs de ces pays-?

Evidemment, la religion n’échappe pas au jeu de massacre : pour illustrer l’islam on montre une photo de la mosquée de Jérusalem ? Ce serait choquant, car cela supposerait que la religion musulmane est "une religion étrangère à la France". Ne vous en déplaise, messieurs, c’est vrai. L’islam est pratiqué par une minorité de citoyens français et c’est une religion qui ne respecte pas les valeurs de notre pays. Elle est donc étrangère à la France et le restera si elle n’évolue pas.

Le clou, emblématique, du rapport, est ce passage : "certains textes pourraient contenir des stéréotypes. Par exemple, en français, le poème de Ronsard «mignonne allons voir si la rose» est étudié par tous les élèves. Toutefois, ce texte véhicule une image somme toute très négative des seniors. Il serait intéressant de pouvoir mesurer combien de textes proposés aux élèves présentent ce type de stéréotypes, et chercher d’autres textes présentant une image plus positive des seniors pour contrebalancer ces stéréotypes". [p. 181 du rapport]

Ainsi, ces pisse-froid qui ont concocté le rapport et ceux qui l’ont accepté osent-ils se mêler de littérature. Ainsi osent-ils décréter ce qui doit être lu, étudié et qui serait politiquement correct !
Peu leur chaut que Ronsard soit passé à la postérité (rassurons-nous, ni Louis Schweitzer ni les cuistres auteurs du rapport en question ne viendront pourrir les yeux et les oreilles de nos descendants, c’est déjà une consolation !) grâce à des poèmes dans lesquels chacun se retrouve parce qu’ils touchent à l’universel ; peu leur chaut que deux des plus connus portent sur une peur, essentielle aux yeux des hommes, celle du temps qui passe, celle de la décrépitude liée à la vieillesse, celle de la mort et du néant qui nous guettent. Peu leur chaut que Ronsard mette son talent à défendre un principe épicurien, le "Carpe Diem" d’Horace, "cueille le jour", autrement dit "profite du moment présent".

Ils font comme si, en apprenant l’exquis Mignonne, allons voir si la rose, et notamment les vers :

Cueillez, cueillez votre jeunesse
Comme à cette fleur, la vieillesse
Fera ternir votre beauté

les élèves découvraient que l’on séduit plus facilement à 20 ans qu’à 80, que les formes et la douceur de la peau étaient plus attirants à 20 ans qu’à 80, qu’il est plus facile de rencontrer (d’avoir !) un amant à 20 qu’à 80 ans !!!!!!!

Qu’attend la Halde pour faire interdire toutes les publicités qui me disent que je dois acheter des crèmes "pour peau mature" - joli, l’euphémisme pour ne pas parler de "vieille peau" ! - et que je dois "lutter contre les rides de la cinquantaine" ???

aucun stéréotype

Il faut avouer que notre bon Ronsard aggrave son cas, et les auteurs ont oublié de le citer, avec le plus connu de ses Sonnets pour Hélène, "Quand vous serez bien vieille" où notre vieux (il a plus de 50 ans) poète libidineux essaie de convaincre une jeune beauté de répondre à son amour. Il la projette dans le futur, quand elle est devenue une "vieille accroupie", "assise auprès du feu, dévidant et filant" et qu’elle n’aura plus pour tout viatique que le souvenir des bons moments de sa vie, à savoir l’amour de Ronsard.

Que retient donc, à votre avis, notre verte jeunesse de ces poèmes de Ronsard ? Que la vieillesse est une chose horrible ? Pas du tout, ils s’en moquent totalement, parce qu’à 15 ans on se croit beau et jeune pour l’éternité. Qu’ils doivent se dépêcher de jouir sans entraves par peur de la mort qui va arriver ? Pas du tout parce qu’à 15 ans on croit qu’on a le temps, de choisir, de faire des rencontres, de chercher le bonheur et l’amour.

Par contre, ils se hérissent contre ce qu’ils appellent les tentatives de manipulation de Ronsard, cherchant à faire peur aux femmes pour les mettre dans son lit. Ils se hérissent contre le chantage implicite qui voudrait voir Hélène lui céder parce qu’il est poète et qu’un peu de sa gloire pourrait rejaillir sur elle.

Ils sont sensibles à la beauté des images, à la force épicurienne, à l’harmonie qui se dégage des vers, oui, mais, je vous l’assure, ils n’en tirent aucune information et, encore moins, aucun stéréotype, sur les seniors…

Et c’est de tout cela que La Halde et les auteurs du rapport voudraient les priver ? À moins qu’ils ne veuillent nous contraindre à "rééquilibrer", à "compenser" en proposant à nos chères têtes blondes, rousses, noires, lisses, crépues, bouclées (j’en oublie forcément, cela va me valoir un procès !) je ne sais quel texte insipide mais contemporain et accessible à tous criant "nique ta mère"… histoire de revaloriser une jeunesse trop facilement et trop souvent décriée ?

Comme vous pouvez l’imaginer, commentateurs, gens d’esprit, de bon sens et de culture s’en sont donné à cœur joie : si vous fouinez un peu sur Internet, vous allez trouver quelques-uns des joyaux, commentaires, satires et pastiches désopilants qui fleurissent pour dénoncer le ridicule de la dernière invention haldesque.

Nous vous en recommandons trois, il y en a d’autres, qu’ils nous pardonnent de ne pas pouvoir les citer tous. D’abord, un festival d’esprit sur le blog de Voltaire-République(3), qui décline à l’envi ce que pourrait devenir "Mignonne, allons voir si la rose", revisité selon les conseils de la Halde ! Il nous offre des pastiches délirants et, pour finir, un très joli et impudique poème de Louise Labé à savourer en ces temps de retour à l’ordre moral et aux interdits ! Ensuite, une analyse caustique, fine et exhaustive de l’ensemble du rapport que propose l’Observatoire du Communautarisme(4). Enfin, un vrai délire, plein d’humour, sur le blog du Causeur(5).

Néanmoins, hélas, outre le fou rire, salutaire, que nous a procuré cette étude, il y a un passage fort inquiétant : Il paraît donc nécessaire de créer une instance chargée de l’observation des manuels scolaires. Composée de divers spécialistes - et à ce titre les personnels de la Halde pourraient éventuellement y trouver leur place – le “comité de vigilance” serait un compromis acceptable entre le respect de la liberté d’édition et le besoin d’évaluation.

Ainsi, outre le déni de réalité, outre le désir affiché de mettre le réel aux ordres de l’idéologie, La Halde revendique-t-elle la nécessité d’un comité de surveillance, autrement dit le retour à la bonne vieille censure, dans laquelle elle réclame même la part du lion, elle sait faire, et il y a sans doute quelques millions d’euros supplémentaires à glaner !

Cela s’appelle de la propagande digne des régimes totalitaires. Oui, la société que veut nous imposer la Halde est une société inquiétante, il n’y a plus de place ni pour la poésie, ni pour l’histoire, ni pour la vérité, ni même pour le simple principe de réalité. Sauve qui peut ! Il faut demander, d’urgence, la "dissolution de ce machin", comme le dit notre ami Roger Heurtebise, à moins que l’on ne se contente de la solution préconisée par Le Causeur(5) " Mon diagnostic est simple : cette Haute Autorité-là est une maison de fous, qu’il faut faire évacuer immédiatement par la force publique."

Christine Tasin
professeur de Lettres classiques
mardi 18 novembre 2008
source : ripostelaique


(1) http://www.halde.fr/Etude-sur-les-stereotypes-dans-les,12608.html
http://www.halde.fr/IMG/pdf/Etude_integrale_manuels_scolaires-2.pdf
(2) http://www.ripostelaique.com/Halde-la-1-Porno-une-Lolita-blonde.html
(3) http://voltaire.republique.over-blog.com/article-24636809.html
(4) http://www.communautarisme.net/Manuels-scolaires-Halde-au-sketch-!_
a1028.html?PHPSESSID=5272462bcd5a69c1b496fe4d2de09cca

(5) http://www.causeur.fr/halde-la,1307 

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à la manière de la Halde

Aragon_Louis
portrait de Louis Aragon
censuré par la Halde au motif
d'un affichage ostentatoire
d'une vieillesse décrépie


LouisAragon
portrait de Louis Aragon
autorisé par la Halde

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dénonciation civico-Haldienne


Poème à dénoncer illico à la Halde pour stérétoype discriminant sur les "seniors" :

                               Moi qui n'ai jamais pu me faire à mon visage
                               Que m'importe traîner dans la clarté des cieux
                               Les coutures les traits et les taches de l'âge

                               Mais lire les journaux demande d'autres yeux
                               Comment courir avec ce cœur qui bat trop vite
                               Que s'est-il donc passé La vie et je suis vieux

Aragon, "le vieil homme", Le roman inachevé

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la liberté, c'est de dire que deux et deux font quatre


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George Orwell (1903-1950), l'auteur de 1984 publié en 1949


À méditer après les velléités censoriales de la Halde contre les poèmes de Ronsard :

- «Le plus effrayant dans le totalitarisme n’est pas qu’il commette des “atrocités”, mais qu’il détruise la notion même de vérité objective : il prétend contrôler le passé aussi bien que l’avenir.» George Orwell

Orwell qui disait tout aussi lumineusement : «La liberté, c'est la liberté de dire que deux et deux font quatre. Lorsque cela est accordé, le reste suit.» (1984)



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